Et la fête continue!
J’ai consulté mon IA pour écrire un paragraphe sur l’idéal communiste. Il m’a sorti un machin assez complet. Leningrad, couleur rouge, 1917, Cuba, goulag, Sputnik, George Marchais…. mais il n’a pas parlé d’amour le bougre. Pourtant, c’est aussi ça non l’idéal communiste ? Etre un permanent de l’amour comme le déclame un autre personnage de “Et la fête continue!“.
Ah oui, je ne vous ai pas raconté le clou du spectacle. A la moitié du film, le système son a rendu l’âme. Paf, poum, terminé : grésillement, bruit blanc et silence. En pleine séance, alors que Rosa apprend à son fils que la nuit dernière, elle a fait l’amour. C’en était trop! Coupure, (auto)-censure, la fête est finie! Mais pourtant, elle devait continuer?!
Je ne peux donc qu’imaginer la fin. Mais est ce si important de voir cette seconde partie? Je me contenterai de la première. Une belle leçon de cinéma comme Robert, le dernier cinéaste, sait les prodiguer, avec honnêteté et sans esbroufes. Marseille, toujours.
Je garderai précieusement l’attention aux regards, aux gestes, à la fragilité de l’existence. Je garderai précieusement la douceur et le mouvement rivalisant fièrement avec la lourdeur et l’inertie. Je garderai ce que je garde toujours du cinéma de Robert, le dernier cinéaste. Un monde perdu et enterré, où les luttes font converger les femmes et les hommes. Un monde pourtant bien vivant face à sa caméra et l’imaginaire politique qu’il s’échine à faire vivre dans la superficie de l’écran mais plus encore dans la profondeur des histoires petites et grandes qui s’y jouent.
Je garderai avec moi le cinéma du dernier cinéaste. Je fermerai les yeux pour savourer cette parenthèse tendre et enchantée avant de voir les lumières se rallumer trop vite (dans le cas présent, comme je l’ai expliqué, beaucoup trop vite!) et de regagner la rue et, avec elle, la laideur du réalisme quotidien.